- Monsieur le commissaire-enquêteur,
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- Lopération soumise à lenquête
publique et décrite dans son annonce légale comme consistant dans la création dune
roselière dans les anciennes darses du bord de Seine à Boissise la Bertrand appelle de
notre part les observations suivantes :
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- Lobjet même de lenquête
tel quil figure dans son annonce légale est trompeur puisquil sagit en
fait de lextension dune décharge dont seul lhabillage final serait une
roselière.
- Lannonce légale est très
imparfaite en renvoyant les personnes intéressées «aux préfets » ( Y en aurait
il plusieurs ?) «aux adresses ci dessus indiquées » ( il nexiste ci
dessus aucune adresse autre que la vôtre !).
- Laffichage, simple agrandissement
au format A3 dun texte dactylographié
na pas le caractère dune «affiche» son texte nétant lisible, même dans
ses mentions les plus importantes telles que «enquête publique», sa date, son lieu et
son objet, que si on a le nez dessus. Il ny a donc pas véritablement daffichage.
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- Vous observerez dabord que lobjet
principal de lopération est la mise en dépôt , autrement dit «décharge» de
matériaux en extension dune décharge en cours de réalisation dans la même unité
foncière propriété du pétitionnaire : cest donc lensemble de lopération
qui eut du être examinée. Il y a là ce quen termes imagés on appelle un
saucissonnage du projet dautant plus évident que les deux opérations , décharge
autorisée par le maire en janvier 2002 et décharge aujourdhui soumise à lenquête,
sont de conceptions contemporaines.
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- A notre avis, que nous lespérons
vous partagerez, cette opération pose du point de vue de lenvironnement, notamment
les questions suivantes :
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linsertion paysagère
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lincidence sur la zone inondable
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lincidence sur la qualité des
eaux
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la viabilité de la roselière
projetée
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- Sagissant de linsertion
paysagère, vous constaterez que le dossier est quasiment muet : il manque des
coupes qui permettraient au public de percevoir leffet des travaux proposés comme
des courbes de niveaux qui traduiraient le relief créé. Limportance du remblai nest
pas évaluable faute dune hypsométrie du fond de la darse qui doit être comblée.
- On remarque aussi quen raison dune
enclave ( à lest du site), le traitement du relief à cet endroit en partie
sub-aquatique - bute sur les limites de cette enclave sans le moindre souci de
raccordement : on est en droit de se demander comment le pétitionnaire évitera le
foirage de ses dépôts dans la partie de la darse dont il nest pas
propriétaire : envisage til le dossier nen dit rien un
rideau de palplanches ?
- Il serait souhaitable que ce souci dinsertion
paysagère sétendit à la décharge autorisée en janvier, ce qui amènerait
probablement la commune à revoir son autorisation dont leffet permet de créer un
talus abrupt de plus de 10 m de haut.
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- Sagissant de lincidence
sur la zone inondable, il nexiste pas dans le dossier de représentation
intelligible de ce qui est appelé la compensation de la zone dexpansion des crues.
Les plans des déblais et remblais ( page 19) se recoupent
et laffirmation ( page 27 et suivantes) dune compensation exacte
nécessite, pour être admise, la foi du charbonnier que néclaire pas les
compléments ajoutés au début du dossier. Un résultat global apparemment satisfaisant
ne suffit pas à démontrer la compensation : en effet la crue étant un phénomène
dynamique, il importerait de démontrer que dans chaque tranche de niveau le site se voit
restituer le même volume de stockage. Un histogramme des superficies disponibles dans
chacune de ces tranches et notamment dans les plus élevées qui correspondent au niveau
de crue le plus dommageable est donc indispensable. Cet histogramme nest pas fourni.
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- Sagissant de la qualité des
eaux le dossier se tient à des généralités banales alors quil élude la
question la plus préoccupante qui est celle du lessivage des matériaux déversés dans
le plan deau, matériaux dont la qualité nest pas mieux définie que par le
terme «gravats». La consultation de la demande de lautorisation délivrée par le
maire en janvier 2002 montre que les « bons de déchargements » ne précisent
pas mieux la nature et lorigine de ces matériaux. On nest pas mieux informé
de la nature et la méthode des contrôles que le pétitionnaire prétend exercer sur
cette qualité : à partir de quelles proportions de déchets de plâtre ou de chaux
(matériaux non inertes puisque solubles) un chargement de « gravats » sera til
refusé ? quelle sera alors sa destination ?
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- Sagissant de la viabilité de
la roselière et de son rôle de frayère à brochet on remarquera que ni lune
ni lautre sont garantis.
- Le niveau du remblai de la roselière
est celui de la retenue normale du barrage des Vives Eaux ( et non, comme le prétend le
dossier le niveau moyen de la Seine). Il sen suivra donc
- 1°/ que si ce niveau est respecté le
sol de le roselière sera toujours humide, donc peu portant, donc inaccessible aux engins
de fauchage alors que le fauchage est indispensable à la pérennité de la roselière qui
sans cet entretien se transformera vite en saulaie ( boisement de saule) puis à plus long
terme en frênaie., autre boisement peu
propice au frai du brochet qui se satisfait mieux de prairies inondables que dune
roselière.
- La perspective dune cession de la
roselière à la commune, évoquée dans le complément de dossier, nest quune
déclaration dintention qui a pour le pétitionnaire lénorme avantage de
reporter la charge de lentretien de la roselière sur la collectivité avec les
difficultés qui viennent dêtre signalées, sans que le public sache si la commune
accepte cette cession et les charges non évaluées qui laccompagneraient.
- 2°/ que la vidange après crue sera
quasi totale alors quun frayère exige une vidange progressive ce qui nécessite à
la fois en amont une réserve deau et un exutoire calibré pour que sa vidange soit
progressive. Sans entrer dans plus de détail, les indications qui précèdent montrent
que la «roselière-frayère » doit donc avoir une topographie minutieusement
calculée dont la représentation ne figure pas au dossier.
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- Au terme de cet examen du dossier, il
apparaît que le projet, en son état présenté au public, manque des précisions et des
garanties propres à le rendre acceptable. Nous vous demandons donc d y être
entièrement et résolument défavorable pour
quun projet correct soit élaboré et
soumis à nouveau à lenquête publique.
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- De plus, le groupe (SITA) dont le
pétitionnaire est une filiale, sest signalé en Seine et Marne par son peu de souci
de respecter aussi bien ses engagements que les prescriptions de lautorité
administrative, notamment dans sa gestion de la décharge de FérollesAtilly :
il convient donc dêtre particulièrement exigeant quant à la définition des
opérations dont il demande, par filiale interposée, lautorisation.
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- Notre association reste à votre
disposition, si vous le souhaitez, pour compléter ces observations.
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- Veuillez agréer, je vous prie,
Monsieur le commissaire-enquêteur, lassurance de ma considération distinguée.
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- La présidente, Christine Gilloire
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