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Le Centre d'Etudes Atomiques de Vaujours

Article issu de Nature Actualités n°80-81 (2000)

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Un peu d'histoire

Le centre de Vaujours couvre sur prés de 50 hectares sur s'étend les communes de Courtry en Seine et Marne, de Coubron et de Vaujours en Seine St Denis.

Le fort terminé en 1883 a accueilli des activités pyrotechniques et du stockage de produits explosifs. On peut noter en outre, que l'armée allemande y a entreposée des munitions avant de les détruire en 1944. En 1947, la poudrerie de Sevran réoccupe les lieux et en 1955 une équipe d'ingénieurs militaires s'installe pour faire du Vieux fort de Vaujours un centre d'études.

De 1955 à 1997, le centre fut un lieu d'études, de conception et d'expérimentation d'armement pyrotechniques et nucléaires sous le sceau du secret défense. La restructuration de la direction des applications militaires a décidé de fermer définitivement le centre le 31 décembre 1997.

Les activités

Un ancien ingénieur du CEA qui a exercé pendant 30 ans a révélé au grand jour que des expérimentations aux essais nucléaires ont été effectuées. On utilisait de l'uranium naturel ou appauvri pour tester des explosifs chimiques qui permettent de déclencher la réaction nucléaire. Ces essais appelés " Tir à froid " ont eu lieu dans des puits, et même en plein air, ces explosions dispersaient des morceaux d'uranium. Les divers déchets issus des expériences étaient incinérés à l'air libre et des rejets de mercure ont été effectués dans le réseau des eaux usées.

Aujourd'hui

Le site est soumis à la législation des installations classées. A ce titre et en application de l'article 34 du décret du 21/09/77, l'exploitant qui met à l'arrêt définitif de son installation doit indiquer les mesures de remise en état du site. Ici en raison d'une pollution des terrains, le préfet a demandé l'instauration de servitudes d'utilité publique qui doit faire l'objet d'une enquête publique.

L'enquête publique

Elle s'est déroulée du 09 mai au 10 juin 2000. On apprend à la lecture du dossier que la DRIRE reconnaît une contamination résiduelle par des substances radioactives et pyrotechniques. Ces contaminations sont confirmées par l'office de protection contre les radiations ionisantes et par l'inspection de l'armement pour les poudres et explosifs. L'aspect radiologique. On ne considère que la réhabilitation des terres et bâtiments de surface sans prendre en compte les expériences effectuées en sous sol. La DRIRE se contente de vagues recommandations qu'en cas de fouilles, il " faudra éviter que la contamination enfouie ne soit pas extériorisée. L'aspect pyrotechnique. La dépollution du site n'a pas été totale en raison notamment du défaut de moyens techniques capables de garantir l'absence de munitions à une profondeur supérieure de quelques centimètres.

Les servitudes proposées

- "L'occupation du site de Vaujours sera limitée à des activités d'industrie ou assimilés. En particulier un usage résidentiel, des activités agricoles ou entraînant la présence d'enfants sont proscrits " - " La dépollution du site des pollutions pyrotechniques …En conséquence tous travaux de terrassement … devront se faire en prenant les précautions prises habituellement lors de chantiers dans les zones susceptibles d'être contaminés par les munitions " - " ..toute démolition doit s'effectuer en respectant les précautions suivantes - procéder à un arrosage à grande eau…. - procéder à ces travaux …permettant au conducteur d'être relativement éloigné.. " - " En cas d'ouverture de carrière, les modalités d'extraction et les conditions des sortie de matériaux seront déterminées dans l'autorisation correspondante … "

Ses servitudes peu rassurantes sont orientées vers une exploitation du gypse, matériau raréfié en Ile de France. L'ouverture de la carrière permettrait de remplacer l'impact économique négatif du départ du CEA sur l'emploi et la taxe professionnelle.

Les réactions

La commune de Courtry demande une décontamination totale du site, une étude hydrogéologie et l'évacuation des transformateurs au PCB en distinguant la partie nord et la partie sud où des projets communaux pourraient voir le jour sans servitude. La commune de Vaujours se rallie aux observations des associations et considère qu'en cas de dépollution complète, il ne sera pas nécessaire d'instituer une zone de protection. La commune de Coubron met en avant le côté historique du fort et demande une réflexion intercommunale.

Les verts de Seine St Denis, les associations de Villeparisis, Claye Souilly, Coubron, le Pin, Environnement 93 et l' ASMSN ont réagi vivement pendant l'enquête publique.

En réponse à l 'enquête L'ASMSN a demandé :

-    la mise en place d'un périmètre de protection et l'interdiction des modifications de l'état du sol ou du sous-sol. Le site doit être absolument protégé, aucune occupation du sol ou du sous sol ne doit être permis
-    la modification du Plan d'occupation des sols avec la prise en compte du risque technologique, des pollutions nuisances et de l'insalubrité en application Le POS doit contenir dans les documents graphiques l'existence de risques naturels ou technologiques.
-    le droit à l'information sur les risques majeurs
-    une étude géologique et la mise en place de piézomètres pour surveiller la qualité des eaux souterraines .
-    l'inscription de ce site dans la base de données sur les sites industriels et d'activités de services anciens.

Devant l'importance du sujet , un collectif d'associations dont l'ASMSN fait partie s'est constitué et appelle à une manifestation le 18 novembre prochain pour exiger TOUTE la vérité sur les activités du C.E.A et sur son état actuel. pour exiger une contre expertise environnementale par des organismes indépendants pour exiger une enquête épidémiologique complète (béryllium, uranium, mercure…) pour exiger un moratoire afin de prendre le temps d'effectuer ces contrôles et répondre à ces exigences, selon le principe de précaution.

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