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Disneyland Paris et ses conséquences Article issu de Nature Actualités n°82 (2001) |
Si les premières années qui ont suivi l'ouverture du parc ont été relativement calmes dans les environs, en particulier à cause du fort ralentissement économique, il n'en est plus de même à l'heure actuelle et les projets initialement prévus, s'enchaînent les uns après les autres : centre commercial, ouverture du deuxième parc et urbanisation intense des communes des alentours. Nous connaissons des personnes qui ont été spoliées dans leur biens : expropriés pour des terrains revendus 1000 fois le prix d'expropriation. Des communes briardes ont perdu leur caractère rural (Magny le Hongre, Bailly-Romainvilliers, Serris, Coupvray,..) .Villeneuve le Comte a bien du mal à préserver son caractère unique de village de clairière en forêt de Crécy et le camping Davy Crokett doit actuellement s'agrandir dans des espaces boisés pour lequel le SDIF a fait sa propre exception. Nous avons toujours pensé depuis 15 ans que l'implantation d'Eurodisney accélérerait la banlieusardisation de cette partie de la Brie, ce qui se vérifie. Toute la partie Nord du département de Seine-et-Marne est touchée par les phénomènes d'urbanisation accélérée, de mitage, de tache d'huile (axe Esbly-Meaux, par exemple). Il faut noter le développement excessif permis au SDIF du Schéma directeur du Grand Morin qui comprend une zone dite agro-alimentaire de 600 ha qui en réalité sera une zone logistique de plus, en lisière de la forêt de Crécy, d'un haut intérêt biologique. L'accroissement démographique est fort. Et tous les phénomènes qui accompagnent ce genre de développement sont bien présents : nombreux lieux de non-vie, no man's land, problèmes d'entrée de ville, entrepôts, hangars, (boites à chaussures), accumulation de styles architecturaux hétéroclites tels les cottages, les bastides, les immeubles de différentes hauteurs, les lotissements carton-pâte, les maisons de poupées Dépôts de déchets en tout genre Les problèmes routiers sont bien là comme on a pu voir au moment de l'ouverture du centre commercial. Qu'en sera-t-il dans l'avenir ? Les projets d'infra-structure tel le barreau RN34/RN36 qui menace de défigurer la très belle vallée du Grand Morin à Serbonne (village où les peintres venaient nombreux vers les années 1850-1900) sont toujours présents dans certains esprits. Le centre commercial de Serris a commencé à bouleverser l'équilibre commercial des centres villes périphériques mais les commerçants n'ont pas su organiser de riposte et ont juste obtenu quelques misérables compensations. A l'heure actuelle les grandes surfaces se font aussi concurrence entre elles ; qui les plaindra ? Les moyens de se protéger de cette gigantesque machine sont faibles car du point de vue légal, les documents d'urbanisme ont été faits sur mesure pour permettre son existence et son développement. En tant qu'association départementale, nous estimons nécessaire de tout mettre en uvre pour circonscrire strictement les développements intempestifs alentour et pour protéger les espaces naturels de qualité se trouvant à proximité immédiate. Mais pour ce faire il faut une volonté politique imperturbable et imperméable à tout, ce qui n'est pas acquis. On peut craindre qu'au nom de l'emploi de qualité fort médiocre dans sa majeure partie, tous les personnages influents continuent de s'agenouiller devant une souris qui dévore beaucoup de fromage... de Brie.
Annexe : l'impact environnemental a pour conséquence majeure la spéculation urbanistique et immobilière effrénée autour du site (le tour du site consiste en tout le Nord de la Seine-et-Marne). Cette situation a conduit nos associations à devoir mener une action contentieuse pénible à l'encontre de nombreux documents d'urbanisme ; encore faut-il noter que l'action bénévole ayant des limites, nous sommes certains d'avoir laissé passer de nombreuses illégalités dommageables à l'environnement.
LISTE DES ACTIONS CONTENTIEUSES MENEES PAR L'ASMSN ET SES ASSOCIATIONS ADHERENTES A PROXIMITE DE DISNEYLAND
J'ajoute que certains élus ou " hommes d'affaires " sont intervenus à très haut niveau avant l'adoption du SDRIF en 1994 pour obtenir la prise en compte de projets qu'ils défendaient dans les documents graphiques par la cartographie de zones urbanisables (pyjama) pour le moins contestables. Mais évidemment dans ce cas il nous est difficile de pouvoir le dénoncer et encore moins agir. Christine GILLOIRE, présidente. |
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