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mars 2004
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(pour le thème "barreau RN34-RN 36", cliquez ici) |
Ce projet concerne la partie aval de la vallée du Grand Morin inscrite au titre de la loi de 1930, le 3 janvier 1980. Cette séquence, à la frange Ouest du Plateau de Brie, à une quarantaine de kilomètres à l'Est de Paris, cernée au Nord Est par la RN 34 liant Couilly-Pont- aux-Dames à la Ferté Gaucher et à l'Est par les franges de la forêt de Crécy et la RN 36, forme une " porte" de l'Ile de France, espace tampon entre les pôles urbanisés de la Ville Nouvelle de Marne-la-Vallée et de Coulommiers.
La vallée du Grand Morin, l'un des plus importants affluents de la Marne, s'écoule d'Est en Ouest sur près de 120 km dont 80 en Ile de France et intéresse une trentaine de communes. Prenant sa source près de Sézanne, elle traverse en partie le Nord du département de la Seine et Marne. Elle forme une entité distincte dans le plateau de Brie : longue, étroite et sinueuse, sévère à l'amont, la vallée y est fortement encaissée tandis qu'elle s'élargit à l'aval. Le bourg de Tigeaux (qui viendrait du nom du brin d'osier utilisé par les vanniers), marque la limite navigable des eaux. La vallée est souvent bordée par des coteaux boisés, tandis que le fond est occupé par de riantes prairies coupées par de longs rideaux de peupliers. La majorité du boisement est constituée, hormis les franges de la forêt de Crécy, de bosquets et de bois de coteaux. Ces boisements dispersés soulignent les accidents du relief. Hier traditionnel secteur d'élevage, l'essentiel de la vallée reste géré par l'agriculture. La vallée bocagère a concentré le développement urbain et de nombreux villages et hameaux, proches de la rivière, animent le paysage et marquent une présence humaine souvent très ancienne. Des moulins témoignent de l'utilisation énergétique du cours d'eau qui a permis le développement de petites industries, et notamment de papeteries, en fonds de vallées, souvent en déshérence aujourd'hui. Le régime torrentueux du cours d'eau est source de crues subites s'accompagnant d'inondations. Entre Crécy-la-Chapelle et Coulommiers, le Grand Morin parcourt
en boucles un paysage remarquable, parsemé de villages pittoresques évoquant le charme
des vieux bourgs de l'lIe de France, et agrémenté de sites tel le parc du château de
Montanglaust. Les méandres de la rivière et la topographie dissymétrique de la vallée, associées à des paysages agricoles ouverts, dont l'horizon est le plus souvent boisé, offrent des paysages variés et de haute qualité. L'alternance de coteaux abrupts, de méandres et de vallons, compose des lieux ouverts, ou fermés par des masses boisées, dans lesquels s'insèrent bourgs, villages et hameaux. Aussi le Grand Morin est-il apprécié des pêcheurs, des
randonneurs, des peintres et des amateurs de canoë et la qualité des sites est propice
aux activités de loisirs et de plein air. De Crécy-la-Chapelle à Dammartin-sur-Tigeaux, le site de la vallée s'ouvre largement, avec pour ligne d'horizon à l'Ouest les coteaux boisés de la Forêt de Crécy; l'espace rural domine, dès La-Chapelle-sur-Crécy franchie; des châteaux, de grandes fermes marquent le cours de la rivière: Bessy et Bellevue en coteau, le Plessis-Saint-Avoye en amont d'un ancien moulin, le château de Dammartin dans un parc; le Grand-Morin devient une rivière calme coulant dans un relief peu marqué; son sillon est peu visible: l'ouverture de la vallée est l'élément dominant. De Dammartin à La Celle-sur-Morin, les coteaux se resserrent,
épousant les méandres de la rivière; dans une première séquence, la vallée n'est
soulignée par aucune urbanisation; puis, Guérard apparaît au centre d'une boucle du
Grand-Morin, sur une forme de promontoire qui permet l'échange entre les deux rives; dans
la dernière séquence, le paysage redevient naturel, avec la très légère urbanisation
de La Celle; les villages comprennent de nombreux hameaux généralement situés à
l'arrière du front boisé des rives. Les paysages sont souvent menacés et notamment par le mitage urbain ou le défrichement des coteaux boisés, la détérioration des entrées des bourgs ou villes... Si le patrimoine historique est riche, il est souvent menacé. Ainsi des fermes, moulins, châteaux sont souvent désaffectés et parfois très dégradés ou en ruine (château de Saint-Avoye à Dammartin- sur-Tigeaux...). La qualité des sites est propice à un certain développement d'activités de loisirs - ainsi la commune de Crécy accueille camping, golf et hôtel - qui devrait toutefois rester mesuré et être accompagné d'une revalorisation du patrimoine ancien et d'un retour à une bonne qualité des eaux de la rivière. La vallée aval du Grand Morin est riche de son histoire. C'est au flanc de la Venise briarde, à Crécy-La-Chapelle qui
marque la pointe Nord Ce bourg anciennement fortifié - une tour du XIIIème siècle y subsiste - s'est largement groupé sur la rive Nord du Morin tandis que l'autre rive conservait son caractère naturel. Dominée par son haut clocher, Notre Dame de l'Assomption, ancienne collégiale des XIIIème et XVème siècles, est une des plus élégantes églises gothiques de la région. Vieux bourg que baignent plusieurs bras du Grand Morin, cette petite cité médiévale est une ancienne île fortifiée, encerclée de deux enceintes et de la rivière. Le bourg se développe au XIIIème siècle autour d'un château fort. Relais sur la route des foires de Champagne, c' était un port et un marché où l'on faisait le commerce du bois, des peaux et des grains. Les promenades et les bras d'eau qui entourent la ville et la
sillonnent, enfouis entre les L'actuelle commune de Crécy-la-Chapelle compte aujourd'hui près de 3500 âmes. Elle fut formée par la réunion de Crécy-en-Brie et de La-Chapelle-sur-Crécy. Crécy bénéficie d'une Zone de protection du patrimoine
architectural, urbain et paysager -ZPPAUP- susceptible d'être étendue sur Voulangis. C'est sur Voulangis, ancien fief du Comte d'Armainvilliers, que des sarcophages de plâtre et des vases funéraires datant de la période 12ème/15ème siècles ont été découverts (dans la ferme Saint-Martin, elle-même établie dans les dépendances du Prieuré Saint-Martin). Voulangis compte aujourd'hui près de 1200 habitants. Scindé en deux parties par un méandre du Grand Morin, le territoire de Tigeaux est assez vallonné, avec à l'Est de la rivière une plaine alluviale agricole et un coteau s'élevant en pente douce vers Monthérand et à l'Ouest le coteau plus abrupt et presque totalement boisé (franges de la forêt de Crécy). Le village, étiré le long de la rue principale, a peu changé depuis un siècle. Il comportait anciennement un port pour le bois flotté provenant de la région, et destiné au papeteries du Morin. Des deux châteaux (19ème) de la commune, seul subsiste celui de
Bellevue, le bâtiment A Tigeaux résident près de 400 habitants. La commune de Dammartin-sur-Tigeaux s'étale sur un méandre Sud du Grand Morin, cernée à l'Ouest par les boisements en frange de la forêt de Crécy. Au Sud, un coteau marqué par le bois de la Touffe et le parc du château de Plessis Sainte-Avoye - ensemble du 17ème siècle aujourd'hui dégradé et desservi par une belle allée de peupliers, abîmée toutefois par la tempête de 1999 - descend en pente douce vers la rivière. Dammartin qui était coseigneurerie du Comte de Crécy et du Seigneur de Nangis, fut le siège d'un prieuré donné au XIème siècle à Faremoutiers et conserve la belle église romane de Saint-Martin, du XIIème. La commune compte près de 600 habitants. Sur Guérard - à l'origine " Le Gué d'Evrard" - ont été trouvées des traces d'origine gaulloise et des éléments d'intérêt archéologique. Cure des moines de La Celle au XIème siècle, elle devint petite cité fortifiée au Moyen-Age, et tour et souterrains y subsistent. Le village a conservé de vieilles fermes de style briard, deux anciens moulins à eau et les châteaux de Rouilly-le-Bas (19èmc siècle) et de Lumière au Grand Lud. Les anciennes cultures de vignes - victimes du phyIIoxeraà la fin du XIXème siècle - et d'arbres fruitiers. ont été remplacées par de l'élevage et la polyculture. Deux chemins de randonnée traversent la commune: les GR 1 et 14. A La-Celle-sur-Morin, le village de La-Celle-en-Bas est proposé pour sa partie la plus pittoresque, au classement de site. Il s'établit au Sud d'un méandre de la rivière et jouxte les îles formées par les bras du Morin.
Depuis plus d'un siècle, ce pays briard attire les artistes. Lili, la bergère dont parlèrent les chroniques de la Bene Epoque, devient l'épouse du peintre Grenier; son ami Toulouse- Lautrec, lui, en devient l'adorateur fervent et peindra le couple dans sa maison de Montaigu. André Dunoyer de Segonzac découvre la vallée du Grand Morin vers 1923 - 1924: "Je recherchais en Ile-de-France une région qui ait conservé intactes sa pureté et sa poésie, sans être défigurée par des pavillons en séries, de faux châteaux Renaissance, de similis chalets basques, toutes ces hideurs qui, souvent, ont envahi la campagne à cinquante kilomètres autour de Paris ". Alexandre Falguière, Camille Corot, André Derain, Maurice de Vlaminck, Vercors, Mac Orlan, Julien Green et tant d'autres encore de nos contemporains sont passés, ont habité et travaillé dans ce pays des Morins. Le Schéma Directeur de la Région d'Ile de France préconise pour l'essentiel la préservation de cette vallée. Il prévoit toutefois l'étude et la réalisation de la liaison routière des Nationales 34 et 36. Ces orientations sont reprises et précisées dans les deux schémas directeurs locaux intéressant ce secteur: celui du Grand Morin (communes de Crécy-La-Chapelle et Voulangis) et celui des Deux Morins (Tigeaux; Dammartin, Guérard et La Celle). Les Schémas directeurs confortent ainsi les objectifs du respect de l'équilibre des sites et de valorisation du paysage avec les soucis de préservation des boisements, de gestion pérenne de l'agriculture, de remise en valeur des fonds de vallée, de développement modéré de l'habitat et d'une gestion exemplaire de l'eau.
La réalisation de la liaison routière N 34 - N 36 n'est pas
prévue au Contrat de plan
Seul site protégé (inscrit dès 1980) d'échelle spatiale
impoliante du Nord de la Seine et Marne, son classement favoriserait sa préservation
compte tenu des fortes pressions d'urbanisation induites par les derniers développements
de la Ville Nouvelle et liées à la proximité de grandes infrastructures. L' objectif
reste de maîtriser le développement mesuré - et notamment celui lié à l'accueil
touristique - retenu par les schémas directeurs dans l'esprit de pérennisation de
l'espace naturel de la vallée, affiché par le SDRIF. Les élus locaux, comme les associations, sont particulièrement
sensibles à la préservation de la qualité paysagère de ce site, s'accompagnant d'une
pérennisation de l'agriculture et d'une valorisation touristique douce. Dans cet esprit,
Crécy-la-Chapelle et Voulangis ont mené des études de ZPPAUP - celle de Crécy, qui
englobe notamment des espaces naturels en bordure du Grand Morin et sur la ligne de crête
de la vallée, a été dernièrement approuvée - et ces deux communes ont demandé au
Département la création d'un " Espace Naturel Sensible" aux abords de la
rivière. Par ailleurs, si le principe de la liaison routière N 34 - N 36,
inscrit au SDRIF pour désenclaver l'Est de ce territoire, a été repris par les schémas
directeurs locaux, ce projet ne devrait pas être réalisé avant une dizaine d'années. Dans cet esprit, le classement de la vallée aval du Grand Morin
devrait favoriser :
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